HEROES

Yann Weber

du 6 au 30 novembre 2024

HEROES

YANN WEBER - du 6 au 30 novembre 2024

Pour sa première exposition personnelle, le photographe Yann Weber réunit de multiples héroïnes et héros au sein de la galerie Hamid Khellafi, dont la présence magnétique et l’aura organique sont sublimées par son objectif. Marquée par une grande sensualité, son œuvre ouvre ainsi une nouvelle fenêtre sur le monde pailleté et souvent fantasmé de la pop culture, de par son approche personnelle et intime.

Six célébrités photographiées par Yann Weber, issues d’univers variés, sont rassemblées au sein de cette exposition, composant une micro-mythologie où elles sont dépeintes comme des héroïnes et héros contemporain·e·s. À leurs côtés, on retrouve certaines personnalités plus confidentielles et d’illustres inconnu·e·s, également marqué·e·s par la quête d’une expression paroxystique de leur ontologie, guidée par une force de caractère admirable et inspirante.

Saison après saison, il y a affûté son œil d’iconophile, avant d’en faire l’un des vecteurs et supports de sa pratique photographique. Regards frontaux, corps sublimés sous toutes leurs formes, érotisme opulent mais délicat, freaks célestes, ipséités révélées et magnifiées : les seize photos présentées témoignent de la grammaire photographique subtile développée par Yann Weber au fil des années. La sensualité de la chair, sa soif latente d’amour et d’intensité, y croise une recherche d’élévation de l’âme qui prend parfois des atours plus religieux pour mieux en détourner les principes fondamentaux : le corps et l’esprit ne s’inscrivent pas ici dans une dichotomie, mais fusionnent et communient viscéralement.

L’actrice et ancienne maîtresse BDSM Julia Fox, devenue une icône internationale, se présente ainsi recouverte de ruban adhésif, crucifiée sur un autel aux accents bondage. Sur un autre cliché, en gros plan, elle plante ses yeux en amande dans l’appareil photo, sous la visière d’un casque de moto défoncé, apparaissant comme une métaphore des embûches de son parcours, dont elle a su ressortir triomphante. Un parfait reflet du processus créatif de Yann Weber, entre mise en scène anticipée, fruit d’une mûre réflexion, et captation de l’instant, de la spontanéité qui jaillit d’un regard, d’un geste, d’une posture.

À ses côtés, on retrouve également l’acteur François Sagat, initialement connu pour ses performances dans les films pour adultes, l’actrice Zahia, les stars du rap français Gazo et Tiakola, ainsi que la chanteuse Beth Ditto, du groupe Gossip, dont la personnalité punk et extravertie s’affirme ici pleinement. Leur être s’expose avec douceur mais fermeté, et s’exhibe intimement face à l’objectif, tout comme l’entrejambe recouvert de collants violets ou les corps assemblés en compositions graphiques qu’on retrouve sur d’autres photos, où l’érotisme se retrouve cristallisé, voire sacralisé par Yann Weber. « HEROES », dont le titre est un clin d’œil au célèbre morceau de David Bowie, réancre ainsi la notion d’héroïsme dans un quotidien prêt à se transformer par le biais du désir et de la volonté.

Maxime Retailleau

YANN WEBER - November 6th to November 30th

For his first solo exhibition, photographer Yann Weber brings together numerous heroines and heroes at the Hamid Khellafi Gallery, whose magnetic presence and organic aura are elevated through his lens. Marked by great sensuality, his work opens a new window onto the glittering, often fantasized world of pop culture, approached with a personal and intimate touch.

Six celebrities photographed by Yann Weber, drawn from various worlds, come together in this exhibition, creating a micro-mythology where they are depicted as contemporary heroines and heroes. Alongside them are lesser-known personalities and illustrious unknowns, all marked by a quest for a paroxysmal expression of their ontology, driven by an inspiring force of character.

Season after season, he has honed his iconophile eye, turning it into one of the main vectors of his photographic practice. Front-facing gazes, bodies exalted in all their forms, opulent yet delicate eroticism, celestial freaks, revealed and magnified identities—the sixteen photos presented bear witness to the subtle photographic grammar that Yann Weber has developed over the years. Here, the sensuality of flesh and its latent thirst for love and intensity intersect with a search for spiritual elevation, occasionally adorned with religious overtones, only to subvert fundamental principles. Body and spirit are not dichotomized but rather viscerally fused and communed.

Actress and former BDSM mistress Julia Fox, now an international icon, is shown covered in adhesive tape, crucified on an altar with bondage accents. In another close-up shot, she stares almond-eyed into the camera beneath the visor of a battered motorcycle helmet, a metaphor for the obstacles she has overcome with triumph. This is a perfect reflection of Yann Weber's creative process—an anticipated staging, the fruit of deep reflection, and the capturing of spontaneity in a glance, a gesture, a stance.

Also featured are actor François Sagat, initially known for his performances in adult films, actress Zahia, French rap stars Gazo and Tiakola, and singer Beth Ditto from the band Gossip, whose punk and outspoken personality is fully expressed here. Their essence is exposed with gentle firmness, intimately displayed before the lens, as are the purple stocking-clad crotch or the bodies assembled in graphic compositions in other photos, where eroticism is crystallized and even sanctified by Yann Weber. "HEROES," a title that nods to David Bowie's famous track, reanchors the notion of heroism in a daily life ready to be transformed through desire and will.

Maxime Retailleau

FULL METAL

MAURICE MARTY - du 6 juin au 6 aout 2024

Un boulon, puis un autre. La chaîne de montage s’emballe et en quelques minutes, voilà dressée l’une des séquences les plus mémorables des Temps modernes. Si Charlie Chaplin a fait d’une opération mécanique un ressort comique, il n’en dessine pas moins les contours d’un monde où toute la production, morcelée, mise en pièces, se fait en série et à l’assemblage. La conception d’objets devient l’affaire de designer industriel, pour partie ingénieur pour partie dessinateur. Ce moment de bascule, Maurice Marty, passé par l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Appliqués et des Métiers d'Art en prend conscience en rencontrant Roger Tallon qui saura au travers de trains, métros, motos insuffler le mouvement autour de lui. Curieux de tout, proche de différents artistes qui font parti des Nouveaux Réalistes, il regarde les boulons qu’assemble Arman et choisit de les isoler, de les regarder esthétiquement pour ce qu’il sont. Alors que la relance d’industrie après guerre amène à l’avènement d’une société de consommation, il joue l’inversion de valeurs. Un petit boulon, d’ordinaire produit à grande échelle, devient par l’agrandissement autant une sculpture qu’une table basse en série limitée. Une pièce de métal destinée à se fondre dans le décor s’affirme par sa matière réfléchissante comme le centre de l’espace. Bobby Boulon devient par une personnification bonhomme plus qu’un élément d’assemblage : un rouage de réceptions mondaines.

En assumant de plus la structure de leurs bâtiments, les architectes tout au long du XIXème et jusqu’au XXème permettent aux artistes de se saisir de métaux non précieux comme l’acier, le zinc, l’aluminium dont on découvre par de nouveaux alliages et de nouvelles techniques des possibilités plastiques et esthétiques infinies. L’acier inoxydable permet de conserver un effet miroir dans la durée tandis que les propriétés légères et souples de l’aluminium permettent de faire tenir une assise aussi fine qu’une ligne dans l’espace.

Les fauteuils SUMO de Maurice Marty sont à cet égard encore, et avec l’humour qui le caractérise, une manière de jouer avec l’allure impressionnante d’un matériau qui en impose par sa présence tout en composant avec le vide et l’espace alentour. A la même époque, Ron Arad se fait connaître par l’envolée de ses dessins et le sens de l’équilibre de ses assises. Plus sobre, le concept de l’étagère modulable FLY ON THE WALL n’en est pas moins un tour de force technique et minimal. Tiré à deux exemplaires, il peut tout aussi bien se présenter comme un trait d’union inox au mur que comme un carré parfait, avec toute les variations possibles entre, pour s’adapter aux objets que l’on pourrait placer dessus ou affirmer son potentiel sculptural.

Le goût de l’assemblage, de la construction, du jeu semble avoir accompagné Maurice Marty dans toute sa carrière. Un esprit d’enfance que l’on retrouve dans les Mecakit de 1970 ; une ligne de mobilier qui joue sur l’idée du “à monter soi même” au travers de pièces mécaniques qui ne sont pas sans rappeler les jeux mécano. L’objet est chez Maurice Marty, dépositaire d’un imaginaire, le prétexte à un jeu, une histoire. Un sens de l’émerveillement que l’on retrouve par ailleurs chez Yonel Lebovici dans son lampadaire SOUCOUPE de 1978. Dans cette œuvre culte, où les boulons cette fois-ci convoquent le temps de la science-fiction, la lumière vient d’un vaisseau, d’une iconographie populaire propre à révéler l’inconscient. Toujours étincelant, le métal qu’utilise Lebovici est pour le corps du vaisseau et pour la matérialisation du faisceau lumineux qui lui sert de base et devient matière à projection. Le métal donne corps à tous les imaginaires et grâce à sa formidable ductilité, de l’âge industriel à celui de la conquête spatiale, s’infiltre partout, jusqu’au quotidien.

Henri Guette

ARENA

ARENA - du 9 novembre au 15 décembre 2023


Né en 1975 à Kunming, dans la province du Yunnan en Chine, Yang a commencé à pratiquer la danse dès son plus jeune âge. Il a débuté sa formation professionnelle en danse à l'Académie de danse de l'Institut des arts de l'Armée de libération du peuple chinois (PLAI) en 1988. Yang a fait partie des huit meilleurs danseurs folkloriques de jeunes lors de la 4e Compétition nationale de danse Taoli Cup de l'Académie des arts nationaux. Il a obtenu son diplôme avec distinction du PLAI et est devenu danseur principal au sein du 2e Troupe d'artillerie de l'Armée de libération du peuple chinois. Il a été danseur principal dans de nombreuses performances de groupe et duos. Il a rejoint le Beijing Mordem Dance Ensemble en 1997. En tant qu'artiste international, il a été invité à se produire dans un drame dansé par l'Académie des arts de la ville d'Adélaïde en Australie. En 2000, il a rejoint Mme Jin Xing en tant que co-danseur et assistant pour établir le Jin Xing Contemporary Dance Ensemble à Shanghai. Yang a été invité à rejoindre le Ballet du Nord de France en 2001. Il a ensuite rejoint le renommé Ballet Preljocaj en France en septembre 2002. Yang a entamé sa carrière de photographe à partir de 2006. Il a produit la série "Living Dance", une compilation de ses premiers travaux, et a effectué une tournée dans de nombreuses villes et régions de France de 2009 à 2010. L'album photo portant le même nom a été publié par Seguier, un éditeur français, en 2011. Yang a commencé la photographie de mode en 2011 et collabore depuis avec les magazines GQ, Vogue et ElleMen en Chine. En 2022, il remporte le prix européen de la photographie de nu.

Hamid Khellafi

ARENA - from 9th November to December 15th 2023


Born in 1975 in Kunming, Yunnan Province, China, Yang started practice dancing since early childhood. He began professional dance training at China People’s Liberation Army Arts Institute’s (PLAI) Dance Academy from 1988. Yang was among the top eight of Youth Folk Dancer in the 4th National Arts Academy Taoli Cup Dance Competition. He graduated from PLAI with distinction and became a lead dancer at No. 2 Artillery Art Troupe of China People’s Liberation Army.

He was chief dancer in many group performances and duets. He joined Beijing Mordem Dance Ensemble in 1997. As an international artist, he was invited to perform in a dance drama by Adelaide City Arts Academy in Australia. In 2000, he joined Ms Jin Xing as her co-dancer and assistant to establish Jin Xing Contemporary Dance Ensemble in Shanghai. Yang was invited to join France Ballet Du Nord in 2001. He then moved to France’s world renowned Ballet Preljocaj in September 2002.

Yang embarked on his career as a photographer from 2006. He produced “Living Dance”, a series of his early work and held a tour in many cities and regions in France from 2009 to 2010. The picture album under the same name was published by Seguier, a French publisher, in 2011. Yang started fashion photography in 2011 and has ever since been working with GQ, Vogue and ElleMen in China.

Hamid Khellafi

MASTERS OF ITALIAN DESIGN

1946 / 1971

MASTERS OF ITALIAN DESIGN - 1946 - 1971 - du 10 octobre au 15 décembre 2023

La Galerie Hamid Khellafi présente une sélection de pièces de design italien inspirées de l’architecture italienne des années 40 aux années 70. Des artistes et designers comme Ico Parisi, Gastone Rinaldi, Angelo Mangiarotti, Franco Campo & Carlo Graffi, Pietro Chiesa ainsi que les plus grandes maisons d’éditions telles que Seguso, Stilnovo ou Fontana Arte seront exposés du 10 octobre au 15 décembre 2023 dans le nouvel espace du 40 rue Mazarine dans le 6e arrondissement de Paris en plein quartier des arts.

MASTERS OF ITALIAN DESIGN - 1946 - 1971 - from October 10 to December 15 2023

Galerie Hamid Khellafi presents a selection of Italian design pieces inspired by Italian architecture from the 1940s to the 1970s. Artists and designers such as Ico Parisi, Gastone Rinaldi, Angelo Mangiarotti, Franco Campo & Carlo Graffi, Pietro Chiesa, as well as major edition houses like Seguso, Stilnovo, and Fontana Arte, will be exhibited from October 10 to December 15, 2023, in the new space at 40 Rue Mazarine, in the 6th arrondissement of Paris, right in the heart of the arts district.